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Layer cake aux canneberges, orange et épices

Une autre variante du Christmas Layer Cake qui fleure bon les fruits et parfums de Noël. Décoré de quelques canneberges et de branches de thym, il sera habillé pour les fêtes !




Il était tard, la pénombre enveloppait déjà la maison, elle reposait comme dans un écrin de velours sombre. J'avais choisi de rester au calme, le froid saisissant me décourageant de sortir tard dans la nuit. Le programme télé n'annonçait rien de formidable et de toutes façons j'avais fait une croix sur cet écran depuis belle lurette. Les miens étaient confortablement installés entre plaids et coussins. Le feu de cheminée éclairait la pièce d'une douce lueur et son bois dégageait un agréable parfum de résine et d'épicéa. 

Je rejoignais la cuisine, qui depuis quelques jours était mon antre, mon refuge. C'est toujours le même manège : à la période de Noël j'aime particulièrement pâtisser, les épices, à elles seules, donnent un air de fête aux jours plus courts. Je disposais chaque ingrédients sur la table : farine, poudre de noisette, oeufs, cranberries, cardamome et orange... Il y avait un côté rassurant dans cette habitude de contempler leur texture, leur forme, d'humer leur parfum. 

Je commençais alors la recette. J'observais les masses s'amalgamer. Je mettais un soin tout particulier à hacher les cramberries et les incorporer ensuite au mélange. Je plongeais mon doigts dans la pâte et étudiais savamment sa densité, son goût. C'est au moment d'incorporer le zeste d'orange que la magie a opérée : il y avait dans cette pièce blanche, au carrelage résolument froid, une atmosphère toute particulière. Noël était ici. Je me souvins des dimanches avant le réveillon, comme j'aimais me lover tel un chat, dans le fauteuil jaune, boire un thé et me perdre dans de joyeuses rêveries.  Plus que Noël, j'appréciais particulièrement les rituels qui précédaient les festivités. J'aimais que la fête commence au 1er décembre, que chaque jour brille à sa façon. Un chant, une clémentine, la brume de décembre, le calendrier de l'Avent, les chaussettes sur la cheminée, autant de petites choses qui rendaient le final plus majestueux encore. Je pouvais encore sentir, au creux du ventre, l'appréhension du 24 décembre. ce grand soir de fête qui se tenait à la Pommeraie. J'avais toujours une jolie tenue pour l'occasion. Je mettais un soin tout particulier à nouer mes cheveux et appliquer un peu de baume à lèvres rose. Puis je découvrais la crèche pensée, fabriquée, peinte par mon grand-père. La délicatesse avec laquelle, chaque fin d'année, les sentons regagnaient leur place. Le meunier près du moulin, la lavandière près du cours d'eau, Marie et Joseph dans leur étable en petit bois. La table était joliment dressée : une nappe brodée, des chandeliers en argent, des assiettes de porcelaine blanche au liseré doré et le punch de Noël, aussi épicé qu'acidulé. Les plus petits se glissaient sous la table, quand oncles et tantes ne prêtaient plus attention et s'amusaient à terminer les fonds de verres. Il fallait entendre minuit pour déballer notre cadeau. Et toujours nous privilégions les petits aux grands, qui déjà s'étaient montrés patients. Une léthargie certaine les enveloppait déjà quand nous leur annoncions qu'il était temps de chercher l'étiquette à leur prénom. Je me rappelle, le 25 décembre au matin quand "Petit Papa Noël" résonnait dans toute la maison. L'immense sapin au centre du salon et les paquets à son pied. Je me souviens d'une gamine encore dans son sommeil, les cheveux en bataille et dans ses yeux le reflets des ornements. Je prenais conscience, au fil des ans, combien mes parents s'étaient donné du mal pour nous gâter. Je réalise, adulte, combien toujours nous avons été leur priorité quand me vient en mémoire l'application avec laquelle ils préparaient cette journée aussi féerique qu'authentique. Noël était ainsi, une succession de rites et coutumes, de petites attentions ça et là, de magie comme insufflée autour de nous. Une alchimie familiale, une bonne vieille recette du bonheur qu'il était important de perpétrer. 


Ingrédients pour un gâteau de 12 parts


Pour les génoises

320 g de farine

330 g de sucre

60 g de poudre de noisettes

1 cuill. à soupe de levure chimique

Une pincée de cardamome moulue

1/2 cuill. à café de sel fin

3 oeufs

200 g de beurre pommade

20 cl de lait entier

140 g de cramberries séchées et hachées

1 cuill. à soupe d'extrait de vanille liquide

Le zeste d'une orange


Pour le glaçage

600 g de fromage frais

150 g de beurre doux pommade

250 g de sucre glace

Le jus d'une orange

1 cuill. à café d'extrait de vanille liquide


Pour la garniture

Sauce aux cramberries


Préparation


1. Préchauffer le four à 180°C. Tapisser 3 moules à charnière de 18 cm de diamètre de papier sulfurisé. Réserver.

2. Dans un saladier, battre le beurre pommade avec le sucre pendant 2 minutes. Ajouter l'extrait de vanille liquide. Incorporer les oeufs un à un. 

3. Dans un autre récipient, tamiser ensemble la farine, la noisette en poudre, la levure, la cardamome et le sel fin. Incorporer une partie de cette farine tamisée au mélange beurre/sucre. Ajouter le lait et le zeste d'orange, terminer par le reste de farine. Incorporer les cramberries séchées.

4. Répartir uniformément ce mélange dans les 3 moules et faire cuire 30 à 35 minutes. A la sortie du four laisser refroidir.

5. Pour le glaçage : battre ensemble le fromage frais, le beurre, le sucre, la vanille et le jus d'orange jusqu'à obtention d'une crème bien ferme.

6. Montage du gâteau : disposer une tranche de génoise sur une assiette de service. A l'aide d'une poche à douille répartir sur ses pourtours un partie du glaçage, au centre, laissé libre, disposer un peu de sauce aux cramberries.

Renouveler l'opération avec la deuxième génoise. Déposer la troisième génoise sur le dessus, puis terminer d'appliquer le glaçage sur le dessus et les pourtours du gâteau à l'aide d'une spatule. Décorer de quelques cramberries glacées. 

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