L' Automne est une invitation aux épices, aux voyages, aux sens en éveil. Ce gâteau est un aller simple pour le plaisir des papilles !


J'ai pris des trains, j'ai croisé des gares, des foules et des regards. J'aimais ce semblant de vie nomade, aucune attache sauf ce pied-à-terre pour quelques semaines. Le temps s'était arrêté, je ne me posais pas la question de l'heure ni même du jour, je sautais du lit, j'ouvrais les volets sur une rue déserte que le vacarme nocturne avait quittée. La chaleur s'engouffrait dans cette cabane perchée, je devinais le bleu du ciel, timide, entre les rêves et l'éveil, et le parfum de l'arabica montant des terrasses attenantes. Je choisissais la destination : la mer, la ville, les vignes ? Les horizons seront-ils proches ou lointains ? Vais-je faire un saut de puce, au-delà des frontières de La Surdouée ? Oui. Ainsi j'ai parcouru Sète. Depuis sa gare, j'ai traversé le boulevard Victor Hugo, bordé de cafés, d'arbres majestueux ou encore du théâtre Molière. J'ai sillonné son coeur de ville, ses rues pavées, ses Halles marchandes. Je me suis arrêtée dans ses commerces de bouche, pour goûter à la traditionnelle tielle sétoise ou à la macaronade. J'ai longé la corniche de Neuburg et admiré, depuis les gradins du Théâtre de la Mer, des couchers de soleil à bouleverser les sens.
Je suis retournée à Marseille, et y ai découvert un échoppe faite de bric et de broc, où savons traditionnels, vaisselle exotique et épices, donnaient aux murs des airs de périples abracadabrants, comme les trésors d'une odyssée.
Je suis allée découvrir l'architecture tout à fait singulière de la Cathédrale de la Major, et puis, comme une vieille habitude, je me suis assise sur ce banc, côtoyant les terrains de pétanque. J'ai longuement observé ces beaux vieillards, la peau brunie par le soleil, le regard aussi bien amusé que sagace, et leurs mains, sur lesquelles se dessinent des sillons, témoignage du temps qui passe. Les mains étaient adroites, enveloppantes, le geste se voulait précis, arrêté. Je ne m'imaginais pas un seul instant me mesurer à eux, il faut dire : je faisais face à de .chevronnés joueurs.
Je retournais alors à la mer, aux baraques de pêcheur, aux murs défraîchis et aux plages subreptices que certains habitués avaient accepté de me dévoiler.
Quelques jours plus tard, je posais ma valise à Perpignan. Elle n'avait pas bougé depuis mon dernier séjour, la ville restait fidèle à son identité catalane. J'ai plongé dans les eaux méditerranéennes de Canet-en-Roussillon, le temps était orageux, électrique, et pourtant je ressentais mon être tout entier se laisser porter par la houle, sans retenue aucune, j'aurais aimé que ce moment dure, que la mer et le ciel, aussi proches à l'horizon que lointains à l'évidence s'embrassent, et que je sois la témoin de cette attraction mutuelle.
L'orage qui se déclencha ensuite, me précipita à l'intérieur, assise en tailleur, face à la Place de la République au-dessus de laquelle un voile sombre se déployait, j'observais le bal des passants, le manège et les songes espiègles qu'il appelle.
Quelques heures plus tard l'animation battait son plein au coeur des Halles Vauban : une pizza, du bellota, quelques verres de vin et le jour et la nuit s'enlaçaient.
Dimanche, il me semble alors, Collioure me charme par ses airs de bout du monde. Des ricochets, l'étude des roches et un dîner plus tard et voilà que déjà je regagne La Surdouée. Paf ! C'est alors que me saisit, la même impression qu'à mon arrivée ici, dans l'Hérault : l'aiguille de l'horloge s'est arrêtée, ici le temps ne passe pas... Le temps (se) vit. Chaque seconde est une histoire, une rencontre, un chat qui passe, une bonne table, des horizons proches et lointains, des rues amènes, des bouquinistes, des soirées, des jardins, des mistrals et tramontanes, des vélos qui passent à toute berzingue, des lumières, des parfums de pin et d'aromates, d'une Méditerranée toute à côté, de massifs comme des fauteuils où reposent des panoramas remarquables.
Les trains ont du bon me dis-je, ils sont ces trains d'union entre ici et là et plus encore entre hier et aujourd'hui, quand la vie s'invente ainsi.
Ingrédients pour un cake de 10 parts
Pour les poires pochées
3 poires (Doyenné du Comice ici)
2 bâtons de cannelle
10 graines de cardamome
50 g de sucre roux
75 cl d'eau
Pour le cake
130 g de beurre doux
170 g de mélasse noire
100 g de sucre muscovado
3 oeufs
320 g de farine
2 c. à c. de bicarbonate alimentaire
1 sachet de levure chimique
1/2 c. à c. de sel
1 c. à c. cannelle
1 c. à c. de gingembre
250 g de yaourt nature
Préparation
1. Faites pocher les poires, dans de l'eau frémissante avec les bâtons de cannelle et les graines de cardamome, pendant 45 minutes. Après cuisson, sortez les poires pochées et laissez-les refroidir.
2. Préchauffez le four à 180° C, beurrez et farinez un moule à cake.
3. Dans un saladier, battez le beurre pommade, la mélasse, le sucre ensemble jusqu'à ce que le mélange soit léger et mousseux. Ajoutez les oeufs un à un, en prenant soin de bien battre après chaque ajout.
4. Dans un autre saladier, tamisez ensemble la farine, la levure, le bicarbonate, le sel et les épices. Ajoutez un tiers de ce mélange à l'appareil précédent. Incorporez un peu de yaourt, puis continuez d’alterner, terminez par la farine.
5. Versez la préparation dans le moule à cake et disposez les poires uniformément. La pâte doit les envelopper. Faites cuire le cake pendant 50 à 60 minutes (tout dépend de la nature du four et sa puissance). A la sortie four, laissez le cake reposer pendant 20/30 minutes puis démoulez-le.
N.B : si vous avez conservé le sirop de cuisson des poires, vous pouvez imbiber légèrement votre cake avec.